MUTATION CITE OUVRIERE EN CITE JARDIN / Densification + renaturation

Clermont-Ferrand
Nature du projet Mutation d’une cité ouvrière en cité jardin
Lieu Clermont-Ferrand
Client / Maître d'ouvrage ASSEMBLIA
Domaine / Programme Urbanisme / Densification et renaturation
Mission Etude Préliminaire sur ESQ
Statut En cours
Calendrier 2023 / 2024
MUTATION CITE OUVRIERE EN CITE JARDIN / Densification + renaturation

Le projet de mutation exposé a été développé dans le but de faire correspondre la cité Michelin Pradelle aux enjeux d’habitabilité d’une métropole contemporaine, en termes de densité, de typologies de logements, de mobilités et de biodiversité.

Sous le thème de la renaturation et de la reconnexion du quartier à la Ville, le projet met en avant plusieurs actions, qui tendent à augmenter les capacités métaboliques du site :

SANCTUARISATION
HYBRIDATION
DENSIFICATION

Dans un premier temps, suite à la prise en considération d’une expertise structurelle dénombrant un nombre important de démolitions inévitables, la possibilité de conserver un ilot intact en cœur de cité a été saisie.

La conservation de cet ilot, de son découpage et de son fonctionnement est à mettre en rapport avec la volonté de proposer une mutation générale prenant en compte l’esprit du lieu et sa genèse. Une certaine mémoire du lieu doit demeurer et l’évolutivité que nous proposons doit être graduelle et lisible. L’ilot sanctuarisé, composé de cités basses (Type A) sera donc réhabilité à l’identique.

Une première action d’hybridation concerne l’ilot en vis-à-vis de cet îlot sanctuarisé, en cœur de cité également. Une reconstruction complète est prévue dans la trame et les enveloppes bâties préexistantes (cités hautes / Type O). De nouvelles typologies d’habitat pourront être étudiées en fonction du programme qui sera défini (du T2 au T4). De nouveaux matériaux en façades et en toiture pourront intervenir afin de permettre des constructions plus actuelles, ou plus attendues.
Le but de cette première hybridation est de confronter les modèles de cités avec nos manières d’habiter.

Les autres actions d’hybridation portent à la fois sur les parcelles à reconstruire et celles à réhabiliter. Les cités reconstruites, toujours dans le respect de la trame originelle, le seront sur un modèle Type O, afin d’augmenter la capacité de logements sur le site. Celles réhabilitées pourront être redistribuées afin de diversifier les typologies. Sur les franges du quartier, des extensions seront permises en cas d’acquisition, afin de donner la possibilité aux habitants de faire évoluer eux-mêmes l’image de la cité, sous réserve du respect d’un cahier des charges architectural décrivant les matériaux et les gabarits autorisés sur le site.

La dernière action d’hybridation est à mettre en rapport avec la volonté d’initier des possibilités de densification et d’accroche avec la ville, en termes d’orientation du bâti qui pourrait être identique à l’orientation des citées existantes, de gabarit et d’image architecturale. Des bâtiments relativement monolithiques feront écho aux citées existantes reliés entre eux par des « extensions » qui s’inspirent du principe d’hybridation 3 des cités de type A et O des franges. Au nord, sont concernées les parcelles sur lesquelles des démolitions sont prévues. Au sud, il est proposé de requalifier le city stade en l’intégrant dans le processus de mutation.

L’intégration de nouvelles typologies d’habitat, intermédiaire et collectif (jusqu’en R+4), pourra donc intervenir dans ces nouveaux secteurs faisant office de transition avec la ville. Les logements donneront vue à la fois sur la cité et sur la ville. Toujours en lien avec un cahier des charges architectural, la déclivité naturelle du site sera prise en compte pour définir des prospects garants de la bonne intégration des constructions, en lien avec les cités existantes réhabilitées ou celles reconstruites.

A l’interface d’axes de diffusion et de connexion de la nature en ville vers le grand paysage et plus généralement le territoire, la cité ouvrière de la Pradelle doit être perçue comme une véritable cité jardin, alliant espaces et cheminements verts, percées visuelles, mobilités douces, équipements ou services, tout en permettant différentes manières d’habiter.

Le projet de mutation de la cité prévoit donc une redéfinition des espaces communs. Une importante désimperméabilisations du site est donc prévue afin d’augmenter son caractère naturel. Des cheminements et noues paysagères remplaceront les voies de circulation en cœur de site afin de renforcer le maillage paysager jusqu’au square à l’Ouest, lui-même en lien avec l’école.

La place de la voiture à l’intérieur du site est également questionnée. Un nouveau plan de circulation est proposé afin de limiter les nuisances et accroitre la sécurité dans la cité. Des sens uniques permettant une mutualisation des voies avec les mobilités douces sont définis et les possibilités de traverser le site en voiture sont réduites.

Le projet de mutation de la cité Pradelle est un projet de densification qui part de l’existant et met en valeur ses possibilités d’adaptabilité vis-à-vis des enjeux sociétaux actuels. L’augmentation de la surface bâtie et du nombre de logements (de 160 à 280) est ici à mettre en relation avec la diminution des surfaces imperméables au profit de l’augmentation des surfaces perméables (de 55% à 58%) et la mise en œuvre d’un environnement agréable et de qualité, en interaction avec la ville à proximité, et plus généralement le territoire.

En plus de monter qu’il est possible de densifier tout en augmentant la surface végétalisée, le projet de mutation la cité Michelin Pradelle conserve et met en valeur la mémoire des lieux, ce qui lui confère un supplément d’âme.